Un ami étranger

Sidonie arrive à Paris, au début du siècle dernier. Elle n’a pas un sou en poche mais déjà elle a réalisé son rêve : vivre libre et sans entrave.

L’orange, son parfum et sa rondeur, voilà ce qu’elle a emporté de sa Corse natale et voilà aussi comment elle a choisi de se représenter le monde. Rond et parfumé comme une orange.  Elle ne se rend jamais d’un quartier à l’autre, proposer ses services de couturière sans offrir ce fruit à ses clients. Ce qu’il les surprend et vous surprendra, c’est qu’à ces oranges offertes, elle en soustrait toujours un quartier.

L’autre étrangeté c’est que tous les personnages qu’elle rencontre, rien de leur vie d’avant ou d’après ne nous est conté. Ainsi, va de la vie du jeune garçon, celle d’Henri, son père peut-être, de Lucien et tant d’autres encore. Seul, leur présent intense est offert à notre  connaissance. Le quartier manquant, peut-être est-ce là que se trouve le passé et le destin de ces êtres à peine entrevus.

Et puis il y a Gérard, son ami étranger comme elle le nommera toute sa vie.

Ce jour-là, dit-elle, j’avais refusé de rentrer à l’église ; c’était à la Madeleine. Je l’aperçois, il gravit les marches, me sourit et me prend dans ses bras, me soulève, me valse et pourrait m’emporter si le destin ne l’avait décidé autrement…

Un roman qui nous mène aux confins de la réalité et du fantastique.

Un rien ésotérique et mystérieux.