


Le livre inclus l'accès à des annexes historiques, des chansons
et des lectures d'extraits
Ils furent des milliers, de Nantes et d’ailleurs, à transporter cargaison humaine des côtes de Guinée aux Caraïbes. L’un d’entre eux, qui les résume tous, accomplit sous nos yeux son voyage. Qu’il faut fortement s’imaginer, tant nous manque l’archive du quotidien. Nous y embarquons, partis de Paimboeuf et revenus là près de deux ans plus tard, avec au milieu ces deux mois d’univers concentrationnaire qui précèdent l’enfer des plantations. Le récit ne peut en être qu’éclaté car tout arrive à bord dans l’huis-clos de ce navire-société. Il sera difficile de retourner indemnes à terre. A la recherche alors des esclavages modernes.
Jean-Paul Barbe met à l’œuvre les mots de l’écrivain Edouard Glissant : "l’acte de l’écriture doit combler la béance de l’histoire”. Au fil des pages, loin du laconisme des documents, c’est un monde, un siècle qu’il fait renaître et soumet à la réflexion.
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Jean-Paul Barbe
Germaniste de formation et universitaire de profession, spécialiste de l’histoire des idée et mentalités ; il a étendu au cours de sa carrière universitaire sa réflexion à l’anthropologie de la culture, à ce titre il a été fondateur du CRINI (Centre de Recherches sur les identités Culturelles et l’Interculturalité)
Nantais de naissance et de vie, il a été constamment observateur et témoin de sa ville à travers ses temps (publications dans Place Publique et à l’Institut Kervégan). L’histoire de la traite y a toujours tenu une place importante, aidée en cela par le développement de l’activité mémorielle de la cité. Ce qui l’a amené aussi à réfléchir sur la thématique de l’esclavage dans l’aire culturelle germanophone ; il a ainsi traduit récemment un « pamphlet poétique » de Volker Braun Grande pirogue en souffrance (Luf-Passion) consacré à la colonisation allemande de la Papouasie. Dans l’introduction à ce texte, il formule l’hypothèse d’une possible analyse du Troisième Reich, dans son exploitation-extermination à l’est de l’Europe, comme la forme pure d’un capitalisme esclavagiste.