MON COLOC' S'APPELLE MARIVAUX
Comédie
Durée : 1h20
Public : Tout public dès 14 ans
C’est l’histoire d’une trentenaire qui vous raconte ses déboires amoureux, ses petites amours sans lendemain… Mais sa rencontre avec Pierre Marivaux va transformer sa vie sentimentale car le célèbre auteur l’initie au bel artifice des mots et à son usage pour parler d’amour. Une confrontation des langages de l’amour, entre dragues du samedi soir et fins marivaudages.
Une comédie burlesque et pleine de tendresse. Des costumes d'époque. Des personnages multiples : hommes, femmes, jeunes gens... Des situations rocambolesques. Un suspens à couper le souffle. Une mise en scène décoiffante et l’énergie communicative de la comédienne.
En représentation...
31 juillet et 6 août 2024 - Festival les Arts vivants - Pornic (44)
11 et 12 octobre 2024 - Des ballons rouges - Lamballe (22)
14 et 15 décembre, 31 décembre 2024 - Théâtre le Cyclope - Nantes (44)
22 mars 2025 - Chaillé les Marais (85)
Note d'intention
> Parlons d’amour : Ce spectacle est une présentation efficace du fameux marivaudage en l’accolant aux déboires amoureux d’un personnage contemporain, dont le langage est plus rustre. Ce décalage se joue par le biais d’une rencontre entre ces deux univers et a pour but de faire parler Marivaux, le confronter au quotidien pour en discerner toute sa force et nous faire réfléchir comparativement à notre propre langage amoureux.
> L’amour du jeu : Dans une forme mêlant le one-man show et le seul en scène, ce spectacle cherche à emporter le spectateur à l’intérieur du jeu théâtral. Il l’invite à devenir lui-même personnage au cœur de la pièce par le biais de la discussion en direct, de la prise à parti. La pièce utilise le dédoublement de personnages, d’espaces, de narrations pour créer un tourbillon incessant, fortement rythmé, qui donne la part belle au jeu théâtral, à la performance.
Distribution
AVIGNON 2018
Écriture : Marivaux & Henri Mariel
Avec : Praline Michel,
Mise en scène : Henri Mariel
Création lumière : Bertrand Pineau
Costumes : Brigitte Rivier
Création sonore : Alexis Reymond
À télécharger
Captation intégrale disponible sur demande pour les professionnels
Crédit photo : Anne Groisard
Témoignage d'un écrivain et professeur de lettres, Jean-Louis Bailly
"En-dehors de la performance de l’actrice et de la mise en scène (tout cela très réussi), j’ai beaucoup aimé le texte de la pièce. On y sent à la fois une nostalgie de l’époque où le jeu de l’amour pouvait se montrer moins brutal qu’aujourd’hui, et la conviction que le théâtre sait encore nous aider à échapper aux insuffisances d’une époque obsédée par l’efficacité immédiate, à enrichir notre présent, mieux : à savourer de nouveau ce dont nous avons perdu le goût.
Bien sûr, tout le monde ne parlait pas ainsi à l’époque de Marivaux, personne peut-être, sinon un auteur raffiné et subtil comme lui… Pourtant, si je me rappelle l’époque de mes premières amours, il me semble bien qu’en un sens, nous étions encore plus près de Marivaux que de la drague brutale et triste un soir de beuverie qui est décrit sans presque l’outrer…
Marivaux est un auteur devenu trop difficile pour le lycéen d’aujourd’hui. L’obligation de traduire presque tout d’une langue devenue largement étrangère aux oreilles des élèves est une vraie difficulté. J’ai parfois étudié Le Jeu de l’amour et du hasard, mais avais dû y renoncer les dernières années. Pourtant, quelle efficacité dans le scénario ! Quelle justesse dans la description, au début de la pièce, de ce que la presse féminine ou… Psychologie Magazine appellent un « pervers polymorphe » !
Marivaux est, en un sens, parfaitement réactionnaire : voir la fin de L’Île des esclaves, tout à fait en accord avec la morale du temps (raison pour laquelle les metteurs en scène et les éditions scolaires l’escamotent volontiers aujourd’hui) : Dieu vous a fait maître ou serviteur, votre devoir sur terre n’est pas de s’affranchir de Sa volonté, mais de respecter au mieux la place qu’Il vous a assignée – être un serviteur honnête, ou un maître bienveillant. En revanche, il est profondément attentif au sort des femmes, et leur donne toujours le beau rôle. Les hommes chez lui sont très souvent benêts, dénués de finesse : de braves types, pas méchants mais toujours un peu lourdauds. Les femmes, au contraire sont subtiles, fines observatrices - impitoyables aussi, expertes dans l’art de blesser si elles le veulent, volontiers retorses, et trouvant dans la ruse un remède au rôle effacé que la société leur assigne. Les personnages de femmes sont toujours passionnants chez lui.
Bref, vive Marivaux et bravo pour cette pièce !"